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Mexico, octobre 1967

Grand Prix Legends

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Le Pitlane

Grands Prix Legends est avant tout une simulation: une phase d'apprentissage est inévitable !

Epoque épique

L'immersion dans cette simulation est encore renforcée par la connaissance des faits historiques....

La Linklane

Ci-dessus une sélection de liens essentiels pour débuter et naviguer dans le monde de Grand Prix Legends !

Image du moment

Télex...

Texte original du magazine 'Motorsport', publié sur internet par Isanski et traduit en français par Michel "mickey38" Baudrit.

 

Grand Prix de Mexico...en léger différé !

Revivez le Grand Prix de Mexico 1967 comme si vous y étiez, enfin presque, au travers de cette traduction des faits de course relatés originellement dans un magazine anglais de sport automobile, repris sur le site web Isanski, et adapté ici pour GPLMAG.

Tout y est, depuis les préparatifs de la course, en passant par les qualifications et bien entendu la course en elle-même avec ses rebondissements et séquences hautes en couleurs.

Du grand travail réalisé par Michel Baudrit alias Mickey38, membre F1Legends et créateur / administrateur de la GPL-CUPS Challenge, en ce qui concerne la traduction; mise en forme par Lolo, et adaptation pour GPLMAG par Bandini.

Tous nos remerciements à Mickey38 pour son formidable travail et investissement, et bonne lecture à tous !

Le Grand Prix du Mexique 1967

 

Prélude

20 places sur la grille étaient offertes cette année pour ce Grand Prix du Mexique. 19 pilotes seulement étaient prêts à se lancer dans la première séance d’essais de quatre heures le vendredi après-midi ; la Cooper de Rindt était absente, en raison d'un désaccord sur les primes du pilote australien. BRM engageait les trois voitures utilisées à Watkins Glen. Les deux moteurs cassés furent envoyés en Angleterre pour réparation et celui de Stewart fut remplacé par précaution. La nouvelle évolution du V12 qui devait être inauguré à Mexico ne fut pas envoyée après des essais peu concluants à Goodwood.

Lotus engageait trois voitures légèrement modifiées pour Clark, Hill et Solana. Un moteur fut envoyé en Angleterre pour révision et sur la voiture de Hill, le problème d'embrayage lors de la course américaine fut analysé et résolu. Les mécaniciens avaient renforcé les supports de suspensions arrière, mais Chapman avait apporté dans ses valises deux nouvelles fixations beaucoup plus solides pour Clark et Hill. L'un des problèmes de Mexico City est son altitude qui provoque la vaporisation de l'essence à des températures plus basses, les « vapor-locks ». Le Cosworth avait un système de refroidissement du carburant qui permettait de dévier le surplus d'essence du collecteur d'admission vers le réservoir par l'intermédiaire de la tubulure d'admission à partir d'une température de 300° C. Ce système de refroidissement était installé sur les voitures depuis les Pays-Bas mais c'était la première fois qu'il était vraiment nécessaire.

Ferrari présentait des voitures identiques pour Amon et Jonathan Williams. Celui-ci allait disputer sa première course de Formule 1 après son relatif succès en CanAm au volant d'une Ferrari Groupe 7 à Laguna Seca. Les deux moteurs ayant été renvoyés de Modène après une révision, le « team manager » Franco Lini tentait frénétiquement de les arracher des bureaux de la douane mexicaine la veille des premiers essais. Les deux Brabhams n'étaient pas modifiées mais un moteur fut envoyé d'Angleterre, l'autre reconditionné sur place par les mécaniciens.

Cooper alignait une seule voiture, le vieux châssis 1967 utilisé par Rindt à Watkins Glen. Les moteurs avaient été envoyés à Modène et Maserati recommandant d'utiliser le 36V, les mécaniciens durent improviser pour adapter la mécanique au vieux châssis. Le visage inhabituellement tendu, Rodriguez s'aidait d'une canne pour marcher. Allait-il pouvoir participer à son Grand Prix national ? En s'installant dans son cockpit, il estima finalement qu'il en était capable. Dan Gurney alignait son Eagle 104 équipée de nouveaux supports de suspension arrière afin d'éviter la mésaventure de Watkins Glen. Un moteur fut envoyé aux Etats-Unis pour révision et un nouveau arriva au Mexique. Ce qui faisait trois moteurs Gurney-Weslake V12 disponibles. A chaque fois que l'équipe s'était retrouvée dans cette situation, un ou plusieurs moteurs avaient cassé pendant le Grand Prix.

Le châssis de la Honda V12 était toujours celui de Monza. Par contre, le moteur avait subi de véritables modifications pour palier la faiblesse de l'alimentation d'essence. Un nouveau collecteur d'admission avait été installé et le système d'alimentation d'essence transformé pour permettre la mise en place de filtres supplémentaires. La voiture de McLaren n'était pas modifiée, mais on constata que le moteur BRM V12, à son arrivée à Bourne, avait une soupape légèrement tordue. Beltoise pilotait la Matra F2 de Watkins Glen, la même que pour le GP des Etats-Unis. On l'espérait plus compétitive puisque l'altitude devait avoir moins d'effet sur le quatre cylindres que sur les autres moteurs.

Les quatre derniers pilotes étaient engagés à titre privé : Siffert, sur la Cooper-Maserati de Walker/Durlacher qui fonctionna à merveille durant le Grand Prix des Etats-Unis ; Bonnier avec sa propre Cooper-Maserati, qui commençait à devenir plutôt fatiguée ; Ligier dans sa Brabham et son Repco de secours (son autre moteur ayant cassé à Watkins Glen) ; et enfin Mike Fisher, avec l'ex-Lotus 33-BRM V8 de Graham Hill qu'il pilotait déjà à Mosport pour le Grand Prix du Canada. Il engageait cette voiture en Grand Prix pour la troisième fois.

 

Les essais

Les essais commencèrent avec 20 minutes de retard. Fisher n'était pas prêt, des pièces manquantes de sa boîte de vitesses arrivant juste avant le début des essais. Le Cosworth V8 de Solana ayant des problèmes, les mécaniciens durent le remplacer au moment où les essais débutaient. Ferrari avait réussi à préparer la voiture d'Amon, mais il y avait encore deux heures de travail pour préparer celle de Williams. Les premiers à s'élancer furent McLaren, Brabham, Hulme, Gurney, Clark et Surtees. Après quelques tours, ils rentrèrent tous en proie à des problèmes d'alimentation ou de surchauffe. Amon se plaignit qu'une pièce s'était cassée à l'arrière de la voiture, mais rien n'était visible, à première vue ; il fallut un certain temps pour découvrir un problème dans la boîte de vitesses. Elle fut alors changée.

La Lotus de Clark fut la première à montrer sa vélocité et elle fut très rapidement en dessous des 1.51, avec Brabham une seconde derrière. Le record de l'an dernier détenu par Ginther sur la Honda en 1.53.75 ( 158,241 km/h) étant largement battu. Les essais duraient depuis seulement une heure quand le problème canin annuel commença. Pendant que Spence annonçait que deux chiens couraient partout de l'autre côté du circuit, un animal apparut sur le circuit devant les stands, ce qui obligea Beltoise à passer dans l'herbe afin de l'éviter. Beaucoup de pilotes se plaignirent du manque de grip du circuit, pas seulement du à l'huile répandue au début du circuit, mais à une fine couche de poussière recouvrant le bitume sur ce circuit peu souvent utilisé.

On mis à la disposition de Solana la Lotus de Clark pour sa séance d'essais. L'équipe le rappela aux stands après quelques tours et un temps de 1.52.86. Quand la deuxième Ferrari fut prête, le numéro sur la voiture était celui d'Amon, Williams ne put donc pas avoir la chance de faire cette séance d'essais. Surtees fut un peu plus heureux avec son moteur Honda, mais il chauffait beaucoup. Un radiateur plus large fut installé. McLaren ne rencontra que très peu de problèmes, les réglages effectués à Bourne étant efficaces. De son côté, Gurney ne trouva pas les bons réglages pendant un long moment et quand il les trouva, la voiture, pour des raisons inconnues, survirait beaucoup. Beaucoup de tours furent employés à résoudre le problème, modifiant la pression des pneus, l'angle des suspensions. Il ne fut donc pas en mesure de faire des essais valables.

Hulme était proche du chrono de Clark qui était maintenant descendu en 1.50. Comme la température chutait à partir de 5 heures de l'après-midi, les temps s'amélioraient. Le moteur de la BRM de Spence cassa un arbre à cames, l'équipe étant contrainte d'utiliser le seul moteur de remplacement. Cela signifiait que Stewart devait être prudent s'il voulait courir. Brabham rentra aux stands avec un moteur crachant un nuage de fumée. Dès qu'il intégra son box, le travail commença pour remplacer le moteur.

Clark améliora son temps, descendant en 1.49.80 et presque immédiatement Hulme répliqua à 0.01 sec de lui. Clark estima alors qu'il serait possible dans les dernières minutes de descendre encore son temps aux alentours de 1.48 et à dix minutes de la fin des essais, il réalisa 1.48.97. Hulme et Clark étaient les seuls sous les 1.50 lors de la première journée d'essais, bien que Gurney, Hill et Brabham n'étaient pas si loin d'eux.

La deuxième séance d'essais fut plus clémente, avec une brume légère limitant la température. Williams et Rodriguez sortirent immédiatement dès l'ouverture du circuit. Après quelques tours, Williams rentra lentement aux stands avec le nez en fibre de verre de sa voiture endommagé. Il s'était concentré sur l'aspect du tracé plutôt que sur le pilotage de sa Ferrari et il avait heurté un pneu de la bordure. Dans la nuit, il y avait eu de l'agitation dans l'équipe Lotus autour de la voiture habituelle de Clark, 49/2, attribuée dorénavant à Solana ; Clark piloterait la première voiture, 49/1, avec un nouveau moteur. La 49/3 de Hill fumait anormalement, une conduite d'huile se révélant cassée.

Brabham avait installé des extracteurs plus larges devant le radiateur et une BRM avait son nez coupé devant le radiateur. Amon s'arrêta à l'épingle, réservoir à sec. Quand la voiture rentra aux stands, on découvrit que l'essence s'échappait de la pompe à essence. On la remplaça. Durant les deux premières heures, seul Clark réussit à descendre sous les 1.50. Il semblait certain que la plupart des équipes attendaient les dernières heures de la séance d'essais, plus fraîches.

Surtees s'acharnait sur le circuit. Son moteur tournait bien sur douze cylindres dans la ligne droite des stands mais les reprises étaient poussives et lui faisaient perdre au moins une seconde au tour. Brabham et Hulme tournèrent un peu mais sans conviction jusqu'à la dernière heure ; ils réalisèrent alors 1.49, Brabham légèrement plus vite. Clark sortit des stands et signa un 1.47.56 (167.441 km/h) malgré une mauvaise motricité à l'épingle ; son tour suivant aurait pu être plus rapide encore mais devant les stands, après avoir doublé Hulme, il leva le pied avant d'avoir réalisé le tant attendu 1.46 afin de ne pas aider le pilote Brabham à améliorer ses temps.

Au moment où Clark s'asseyait dans les stands, dans les dix dernières minutes, Hill, Gurney et Amon s'engagèrent sur la piste. Hill ne fut pas capable d'atteindre le temps de Clark ; Gurney renonça, incapable de franchir les 1.48, tandis qu'Amon, dans son dernier tour, fut crédité par son équipe d'un 1.47.9 – en réalité, il lui manquait quatre centièmes de seconde pour franchir la barre des 1.48.

A la fin des essais, Rodriguez se plaignit d'un problème d'embrayage mais l'on observa rien d'anormal. En réalité, la douleur dans sa jambe l'empêchait d'enfoncer complètement la pédale d'embrayage après quelques tours. Le moteur de Ligier s'arrêta soudain de l'autre côté du circuit. Il rentra aux stands diagnostiquant un problème dans l'équipage mobile du moteur. Celui-ci fut déposé à même le sol et la culasse enlevée. Puis quelques pièces de l'équipage mobile furent déposées. Elles semblaient en parfait état. Le mystère fut levé quand on trouva que le réservoir d'essence était vide. Comme le moteur serra à Watkins Glen, Ligier supposa que la même chose venait de lui arriver. La plupart des autres mécaniciens arrivèrent. A la vue des deux mécaniciens de Ligier remontant le moteur, ils ne purent s'empêcher de rire.

Avec la fin des essais commençait la préparation de la course. Sur la Lotus 49/1 de Clark, on constata que le châssis monocoque était fendu, toujours du côté droit. Cette partie du châssis avait été réparée après une touchette de Hill pendant des essais à Mosport quelques temps plus tôt.

La grille

9
C. Amon
(Ferrari V12)
1 min. 48.04 sec.

5
J. Clarke
(Lotus-Cosworth V8)
1 min. 47.56 sec.

6
G. Hill
(Lotus-Cosworth V8)
1 min. 48.74 sec.

11
D. Gurney
(Eagle-Weslake V12)
1 min. 48.1 sec.

2
D. Hulme
(Brabham-Repco V8)
1 min. 49.46sec.

1
J.Brabham
(Brabham-Repco V8)
1 min. 49.08 sec.

14
B. McLaren
(McLaren-B.R.M. V12)
1 min 50.06 sec.

7
J. Surtees
(Honda V12)
1 min. 49.8 sec.

15
J. Siffert
(Cooper-Maserati V12)
1 min. 51.89 sec.

18
M. Solana
(Lotus-Cosworth V8)
1 min. 50.52 sec.

7
J. Stewart
(B.R.M. H16)
1 min. 52.34 sec.

8
M. Spence
(B.R.M. H16)
1 min. 30.6 sec.

22
J-P. Beltoise
(Matra-Cosworth F.2)
1 min. 53.08 sec.

21
P.Rodriguez
(Cooper-Maserati V12)
1 min. 52.85 sec.

12
J. Williams
(Ferrari V12)
1 min. 54.80 sec.

17
C. Irwin
(B.R.M. H16)
1 min. 54.38 sec.

10
M. Fisher
(Lotus-B.R.M. V8)
1 min. 57.41 sec.

16
J. Bonnier
(Cooper-Maserati V12)
1 min 55.57 sec.

 

19
G. Ligier
(Brabham-Repco V8)
1 min. 58.45 sec.

 

La course

Le jour de la course, le ciel était dégagé et tout portait à croire que cela serait une journée torride, ce qu'elle fut. Cela contraignit tout le monde à adapter les voitures dans l'urgence : plus de louvres et d'extracteurs sur les flancs des châssis et des ouvertures élargies pour les radiateurs. Deux heures avant le début de la course, les mécaniciens de Brabham confectionnèrent une nouvelle pompe à eau et l'installèrent à l'extérieur du cockpit. A l'arrière de la Lotus de Solana, les mécaniciens fixèrent une barre sur les points les plus hauts du train arrière pour répartir la charge. Il y eu trois courses préliminaires qui contribuèrent à étendre un peu plus d'huile sur la piste. Le public s'entassait derrière les grilles tout autour du circuit, s'asseyait sur ou devant les barrières de sécurité, pendant que 800 soldats sensés les contrôler, se joignaient à eux purement et simplement.

Après avoir été présentés au Gouverneur, les pilotes s'engagèrent sur la piste pour leur tour de mise en grille. La Lotus-BRM de Fisher roulait très lentement ; ayant cassé le diaphragme de l'alimentation d'essence un peu plus tôt, en voulant en installer un neuf, on modifia malencontreusement les réglages ce qui signifiait un rendement maximal de 4.000 tours/min. Comme il n'y avait aucune chance de réparer l'alimentation avant le départ de la course, la voiture fut retirée de la grille et Fisher abandonna.

A 14 h 30, le flagman leva puis, dans une double vague, abaissa le drapeau. La double vague fit hésiter un instant Clark et son moteur n'eut pas le bon régime pour s'élancer ; Gurney, juste derrière lui, encastra le nez de son Eagle dans les échappements de la Lotus, les tordant, perforant son radiateur et endommageant le nez en fibre de verre. Moteur presque calé, Gurney leva un bras et la meute des pilotes l'évita. Amon se retrouvait en tête mais Hill le doubla dès le premier virage.

A la fin du premier tour, Hill menait devant Amon, Clark, Brabham, Solana, McLaren, Surtees, Hulme, Siffert, Rodriguez, Spence, Williams, Stewart, Bonnier, Beltoise, Irwin, Ligier et, à quelques longueurs derrière, épanchant l'eau de son radiateur sur le circuit, Gurney. Malgré son départ hésitant, Clark ne resta pas longtemps derrière. Deuxième lors du deuxième tour, il se retrouva devant Hill le tour suivant, une position qu'il allait garder jusqu'à la fin. Au moment où il doublait Hill, l'embrayage de Clark cassa et pendant toute la course, il pilota sans débrayer. Ceci lui imposa d'aborder le virage en bout de ligne droite d'une manière inhabituelle. A cet endroit, sa trajectoire était bien différente de celle des essais. Il ne descendait les rapports que lorsqu'il était vraiment dans le virage.

Dans le deuxième tour, Surtees et Hulme doublèrent McLaren. Il semblait certain qu'Hulme ne pilotait pas à fond, gérant intelligemment sa course, puisqu'il devait finir à une ou deux places derrière Brabham pour être sûr de remporter le Championnat. A l'autre bout du circuit, Irwin doubla Beltoise. Gurney s'était rapproché de Ligier, mais sa voiture continuait de perdre son eau. Le tour suivant, l'Eagle était en 17° position mais pas pour longtemps. Au quatrième tour, le radiateur étant complètement vide, le moteur commença à chauffer. Ligier avait quelques difficultés à maîtriser sa voiture. La barre anti-roulis arrière se desserrant, la voiture devenait instable dans les virages.

Au cinquième tour, Spence doubla Rodriguez et Beltoise se retrouva devant Irwin, dont le BRM fumait à cause d'une fuite d'huile. Dans le même tour, à la fois Irwin et Beltoise passèrent Bonnier qui se retrouva avant-dernier. Au tour 6, Clark avait 7 secondes d'avance sur Hill. Celui-ci précédait de deux secondes pleines Amon et Brabham, Solana, Hulme et Surtees. Ces deux derniers s'échangèrent leurs places dans ce tour, naviguant à quinze secondes du leader, très proche l'un de l'autre. La cinquième place de Solana était particulièrement méritante pour un pilote participant aux grands prix de Formule 1 qu'une ou deux fois par an. McLaren était huitième, à 25 secondes, Rodriguez à 31 secondes. Très proches l'un de l'autre, Spence et Siffert à 33 secondes puis Williams et Stewart à 8 secondes derrière ce duo. A dix secondes derrière, Beltoise qui avait pris, dans ce tour, trois secondes à Irwin.

Dans le tour 7, Stewart parvint à doubler Williams et pendant cinq tours, le classement n'évolua pas. Après 12 tours, Hulme se détacha lentement mais sûrement de Solana, restant à 6 secondes derrière Brabham, une position finalement confortable pour lui. Dans le tour suivant, Solana ne réapparut plus. La goupille reliant le bras inférieur au montant de suspension avant gauche s'était cassée lors d'un freinage ; tout le montant se cassa alors que Solana était engagé dans un virage à gauche. Fort heureusement, tout le poids se trouvait déplacé sur les roues droites ; le pilote put s'arrêter dans l'herbe sans causer de plus importants dégâts et sans faucher au passage les spectateurs assis devant les barrières de sécurité.

Trois tours après l'abandon de Solana, Williams et Beltoise doublèrent Stewart, qui rentrait aux stands, moteur ratatouillant et avec un compte-tours déconnecté. Au même moment, Hill ne reparut pas ; Amon passa en deuxième position. Après que la plupart des pilotes furent passé devant les stands, la Lotus arriva en roue libre, moteur cassé. Les mécaniciens découvrirent que l'arbre de transmission gauche s'était cassé net juste au niveau du moyeu de la roue et en brinquebalant, avait emporté l'ensemble amortisseur-ressort. Hill ne semblait pas ravi mais il n'aurait pas pu continuer plus longtemps car, lors de la vidange de la voiture pour le transport vers l'Angleterre, on constata qu'il n'y avait plus aucune goutte d'eau dans le système de refroidissement.

Au 20° tour, Clark avait 21,5 secondes d'avance sur Amon et 29,5 secondes sur Brabham. Hulme était à 43,5 secondes derrière le leader avec Surtees à 51 secondes et McLaren à 63 secondes. Stewart, fermant la marche, abandonna quand son moteur commença à vibrer et qu'une bielle était sur le point de casser. On découvrit également que le châssis monocoque était fendu au niveau de la cloison étanche. A la mi-course, Irwin abandonna, le moteur vidé de son huile. Clark menait de 34 secondes devant Amon et de 47,5 secondes devant Brabham. Hulme était décroché à 72 secondes et Surtees à 80 secondes. Ensuite venait McLaren, en passe de se faire prendre un tour. La 10° place était maintenant très disputée entre Williams et Beltoise. Ces deux-là ne se quitteront plus jusqu'à la fin de la course. Williams, grâce à la puissance de son Ferrari, parvenait à doubler Beltoise dans la ligne droite mais reperdait son avantage dans les virages et les freinages.

Le classement resta en l'état pendant les dix tours suivants. Surtees avait un problème de différentiel qui faisait louvoyer la voiture dans les lignes droites. McLaren qui se trouvait alors en sixième position à un tour, rentra aux stands en proie à un problème de pression d'huile. Dans les virages à droite, il n'avait plus de pression quand bien même tout indiquait que le réservoir d'huile était plein. Les canalisations d'huile et d'essence furent vérifiées et il reprit la piste, mais le problème était toujours présent. Après quelques minutes de bricolage, il retourna de nouveau sur le circuit, mais au 45° tour, il abandonna, une valve de décompression s'étant coincée à l'intérieur. Spence, sur la seule BRM rescapée, rattrapa puis dépassa un Rodriguez fatigué et qui faillit faucher deux jeunes spectateurs qui avaient décidé de traverser la piste pour retrouver quelques amis de l'autre côté.

Comme la course arrivait à son terme, Clark signa une nouveau record dans son 52° tour en 1.48.13 ( 166.466 km/h). Dans le 58° tour, Siffert rentra aux stands très lentement, son moteur émettant un bruit suspect. L'une des petites canalisations en plastique s'étant cassée, l'huile ne parvenait plus au moteur ce qui signifiait une casse certaine avant la fin du tour. Hulme se fit dépasser par Clark au 62° tour et dans le tour suivant, Amon ne réapparut pas. La Ferrari, alors en deuxième position, était tombée en panne d'essence à l'épingle. Amon s'extirpa du cockpit et enleva son casque – quelle malchance ! Il salua d'un geste les leaders, c'est alors qu'il se rendit compte du bruit que faisaient les pompes à essence tournant au ralenti, comme si elles avaient trouvées à nouveau de l'essence. Il mis en route le moteur et commença à rejoindre la ligne d'arrivée. A plusieurs reprises, le moteur coupa puis redémarra et comme il allait franchir la ligne d'arrivée, Clark déboula sous le drapeau à damier. Dans le classement, Amon apparaissait en cinquième position, à deux tours. Brabham finissait second, le seul pilote à rester dans le même tour que le leader, à 1.26 derrière. A un tour, Hulme, qui, avec ce résultat, était couronné champion du monde 1967 et Surtees. Classés dans le même tour qu'Amon, on retrouvait Spence, Rodriguez, Beltoise et Williams. Le pilote de la Matra F2 avait finalement pris le dessus sur Williams dans le dernier tour pour franchir la ligne juste devant lui. Les derniers concurrents à voir le drapeau à damier étaient Bonnier et Ligier, à 4 tours.

Les résultats officiels se firent attendre. Selon le règlement, le dernier tour de n'importe quelle voiture doit être inférieur au double du meilleur tour du vainqueur. Le dernier tour d'Amon faisait bien plus que cela. Les organisateurs décidèrent, après d'interminables délibérations, de ne pas retenir le dernier tour de la Ferrari, ce qui plaçait Amon à la neuvième place à trois tours du vainqueur, entre Williams et Bonnier.

Avec cette victoire, Clark prouvait une nouvelle fois quel excellent pilote il était... et quel choix heureux de piloter la 49/1 plutôt que sa voiture habituelle, la 49/2, qui aurait sans doute cassé.

 

Résultats

 

Grand Prix de Mexico 1967:

 

Mexico City Glen Results

First

J. Clark

Lotus-Cosworth V8

Second

J. Brabham

Brabham-Repco V8

Third

D. Hulme

Brabham-Repco V8

Fourth

J. Surtees

Honda V12

Fifth

M. Spence

BRM H16

Sixth

P. Rodriguez

Cooper-Maserati V12

Final Championship Table

Position

Driver

Points

1st

D. Hulme

51

2nd

J. Brabham

46*

3rd

J. Clark

41

4th

J. Surtees

20

5th

C. Amon

18

6th

P. Rodriguez

15

 

Crédits

Textes originaux anglais issus des magazines anglais Motorsport, adaptation pour le web par Isanski, traduction du présent chapitre par Mickey38, arrangement et lecture par Lolo, mise en forme pour GPLMAG par Bandini.

GPLMAG © 2006