COMPARATIF G25 ET SPEEDWAY - PAR WARM UP - 21.09.2008

 

 

 

 

  

 

 

Pour débuter cette nouvelle rubrique quoi de mieux qu'un article de fond sur deux volants comparés par quelqu'un qui possède les deux, j'ai nommé Warm Up. Je le remercie d'avoir bien voulu passer tout le temps nécessaire pour réaliser ce dossier en nous faisant partager son expérience d'utilisateur.

Je me permets au passage de solliciter à nouveau ceux qui le souhaitent pour apporter leurs connaissances au travers d'un article sur le sujet qu'ils souhaitent, que cette collaboration soit ponctuelle ou régulière. Cet espace doit être celui de tous ceux qui sont passionnés par GPL et il évoluera d'autant mieux que toutes les bonnes volontés y collaboreront pour m'aider à l'améliorer mieux ou plus vite.

 

Trêve de bavardage, je vous laisse avec Warm Up et ces 2 volants fabuleux.

R4E

 

 

 COMPARATIF G25 ET SPEEDWAY - PAR WARM UP - 21.09.2008 

 

 

Le nouveau volant de Warm Up. Une belle bête, assurément.

 

 

Comparer l'incomparable…
Le Titanic a été construit par des professionnels, l'arche de Noë par un amateur. Vous connaissez probablement la formule. Précisément, c'est dans cette optique que nous nous situons puisque nous allons tenter de comparer deux produits fondamentalement différents dans leur conception mais semblables dans leur finalité, à savoir deux ensembles volants pédaliers.
D'une part, le G25, un volant à retour de force produit et vendu par Logitech, une société employant environ 8000 personnes dont le chiffre d'affaire atteignait 2,07 milliards de dollars en 2007. D'autre part, le SW02GTR-F, un volant sans retour de force produit et vendu par Speedway, un artisan français connu pour la qualité de ses réalisations.

 

Le G25 est un volant de qualité comme le prouve le plébiscite général des simracer. Le rapport qualité prix est excellent. Du simple au double. Logitech produit un volant à retour de force accompagné d'une boîte en H (shifter) pour environ 200 euros, là où Speedway commercialise un volant sans retour de force ni shifter pour 400 euros. Pour comprendre ce qui justifie une telle différence de prix il faut au préalable se demander ce qui fait la qualité d'un ensemble volant pédalier : son rapport qualité/prix, sa durée de vie, sa précision, son esthétique, son ergonomie… Bref, les critères sont multiples et variés et chacun aura son idée sur la question. Cet article n'a pas la prétention d'établir une quelconque vérité puisque le pilotage est principalement une affaire de convenance, chacun développant un style et des réglages qui lui sont propres. L'objectif affiché est d'une part, de partager les impressions issues de plusieurs mois de test de Grand Prix Legends avec ces deux périphériques, et d'autre part, de mettre en lumière les principales différences entre ces deux modèles, en clair, leurs défauts et leurs qualités. Les propos publiés ici n'engagent que leur auteur, un simracer du dimanche tentant de concilier enthousiasme et objectivité…

 

 

Les 2 volants en situation

 

Rentrons sans plus tarder dans le vif du sujet. Faut-il un volant avec ou sans retour de force ? Vaste débat relevant de préférences personnelles…
Certains affirment ne pas pouvoir piloter sans FFB alors que d'autres n'y voient qu'un gadget parasitant le pilotage. La majorité des pilotes admettra toutefois qu'un bon retour de force permet de sentir le décrochage du train arrière ainsi que le transfert des masses, ce qui s'avère être un atout. Intuitivement, le pilote peut anticiper et rectifier les réactions de la voiture d'après les informations qu'il reçoit dans le volant. Toutefois, cette théorie n'est valable que dans l'optique d'un retour de force de qualité et correctement paramétré. Celui qui aura un volant de « tracteur » entre les mains n'en tirera aucun bénéfice en terme de pilotage puisqu'il passera plus de temps à se battre contre le FFB qu'à se battre contre le chrono. Certains simracer ont d'ailleurs constaté que leur temps au tour étaient meilleurs lorsqu'ils désactivaient le FFB… En effet, il semblerait que le retour de force pénalise le pilote en le contraignant à braquer plus que nécessaire pour en compenser les effets. Afin de vérifier cette théorie, votre serviteur s'en est remis au verdict du chronomètre. Après avoir tourné sur différents circuits avec le G25 puis avec le Speedway, je peux affirmer que le pilotage, bien que très différent, m'a donné à peu de chose près les mêmes résultats, avec un léger avantage pour le G25 que je connais depuis plus longtemps. Cependant, avant d'en tirer des conclusions, il faut aussi tenir compte du fait que le pédalier influe sur ces résultats… Nous reviendrons plus en détails sur cet aspect par la suite. Notez qu'il ne m'aura fallu que quelques jours d'entraînement avec le Speedway pour approcher ou même égaler mes chronos réalisés avec le G25. L'absence de retour de force ne m'a donc pas perturbé outre mesure. En insistant, j'ai même fini par tomber un chrono à Spa, preuve que l'absence de FFB n'est nullement pénalisante pour emmener la voiture à la limite. Il existe d'ailleurs quelques exemples d'aliens connus pour rouler sans FFB. Ajoutons à cela les bons résultats des pilotes Speedway roulant dans les ligues. La différence de performance n'est semble donc pas si prononcée que cela.
En termes de sensations, en revanche, c'est totalement différent. Si le retour de force procure une indéniable sensation d'immersion, un volant sans FFB tel que le Speedway s'avère aussi très immersif. Il s'agit d'un autre style de pilotage, plus physique. La dureté du ressort de colonne de direction étant assez élevée, après une heure ou deux en piste, on conserve quelques souvenirs dans les bras et les épaules. Le rappel du ressort au centre procurant un toucher lourd, le Speedway est plus proche d'un pilotage de monoplace que d'une voiture de tourisme.
Après une semaine de rodage, le ressort s'assoupli légèrement et, l'habitude aidant, on commence à se délecter de la résistance du volant ainsi que de la souplesse ressentie lors des changements de direction. Un peu à l'image de la pédale de frein du G25, la dureté du volant est déroutante au début mais diablement efficace une fois l'habitude prise. On remarquera que certains ne se sont cependant jamais accoutumés à la dureté de la pédale de frein du G25, préférant attribuer cette fonction à la pédale d'embrayage, beaucoup plus souple. Encore une fois, tout est affaire de sensations… On pourrait éventuellement suggérer à Speedway de proposer un choix de ressorts de direction avec différentes duretés afin de satisfaire tous les simracer.

 

 

3 pédales et 2 boutons pour le G25. 2 pédales et 6 boutons pour le Speedway.

 

 

Configurer le Speedway est enfantin : aucun driver à installer, le volant est reconnu automatiquement par XP,  il suffit simplement d'effectuer un étalonnage et le volant est prêt à l'emploi. C'est à l'utilisateur d'activer le périphérique en appuyant sur la pédale de frein durant 2 à 3 secondes. Il n'y a pas de mise en service automatique lors du démarrage de Windows, ce qui évite de consommer des ressources USB et d'user inutilement l'électronique du volant. Qui dit absence de FFB, dit absence de bloc alimentation, donc moins d'encombrement, plus d'économies.
Correctement paramétré, le G25 donne lui aussi d'excellentes sensations. Il offre surtout au simracer l'avantage de pouvoir lui-même ajuster l'intensité des effets du retour de force ainsi que l'angle de rotation du volant. A contrario, le Speedway impose un angle de rotation de 340°, ce qui autorise évidemment une grande précision dans les trajectoires mais demande en contrepartie plus d'amplitude dans les mouvements… Pilotes flemmards, passez votre chemin ! Notez qu'il est possible de réduire l'angle de rotation lors de l'étalonnage en ne tournant pas le volant jusqu'aux butées. Astuce testée et approuvée ;)
Esthétiquement, ces deux modèles ne boxent pas dans la même catégorie : les matériaux employés et le design sont sans commune mesure… Bien que réussi, le G25 ne tient pas la comparaison avec le Speedway. Ce dernier ressemble à un volant de monoplace, l'ensemble est très bien réalisé et la finition exemplaire. Du cuir, de l'aluminium, quasiment aucune pièce en plastique : le volant dégage un style agressif et très épuré. La version de 1967 (série GT) en impose, le mimétisme avec la version proposé dans Grand Prix Legends est saisissant. Nous sommes face à un produit atypique, une pièce unique, quasiment du sur mesure. On en oublierait presque qu'il s'agit d'un périphérique de jeu. Malgré toutes ses qualités, il est difficile d'en dire autant du G25. Certes, la prise en main est bonne et le volant est joli, mais il conserve cet aspect informatique dont le Speedway s'est totalement affranchi.
Pour l'aspect pratique, le système de fixation du Speedway est plus souple que celui du G25. Si vous possédez une table ou un bureau très épais, il y a de grandes chances que le G25 ne puisse pas se fixer dessus. Le Speedway offre une plus grande liberté à ce niveau, les attaches étant plus espacées. Au niveau ergonomie, le Speedway prend l'avantage en offrant 6 boutons qui tombent parfaitement sous les pouces là où le G25 n'en offre que 2. L'utilisateur du G25 devra donc installer le shifter pour avoir accès à plus de fonctionnalités. Le shifter… Le fameux « plus » offert par le G25. Voyons à présent quels sont les avantages et les inconvénients du shifter par rapport aux palettes.
Pour les joueurs souhaitant se rapprocher le plus possible de la réalité historique, et mettre toutes les chances de leurs côtés pour le hotlap, la question ne se pose même pas, leur choix se portera sur le levier de vitesse. L'avantage du shifter (boîte en H) est évidemment d'offrir la possibilité de gagner du temps lors des changements de rapports en passant, par exemple, directement de la 5ème à la 3ème. Le système des palettes est quant à lui un système séquentiel qui impose de tomber les rapports les uns après les autres. Le changement de vitesse n'est certes pas aussi rapide qu'avec une boîte en H mais cette méthode permet néanmoins de conserver constamment le contrôle de sa trajectoire, les deux mains ne quittant jamais le volant. Ceci s'avère particulièrement pratique lors d'un changement de rapport au milieu d'une courbe. De plus, avec les palettes, aucun problème de casse moteur résultant d'une erreur au rétrogradage, un  5ème - 1ère au lieu d'un 5ème - 3ème par exemple. Pour ma part, j'ai souvent enclenché la 6ème en voulant passer la 4ème… Pas vraiment l'idéal !
Le shifter demande un certain temps d'adaptation. Un simracer habitué aux palettes devra tout reprendre à zéro et changer son approche. Associé à l'embrayage, piloter au shifter est aussi plaisant que difficile. Parfois très avantageux pour certains virages ou certains circuits, le shifter peut se révéler handicapant sur d'autres portions ou d'autres circuits. Encore une fois, s'il s'agit d'une question d'entraînement et de préférences, il est clair que le shifter offre un grand potentiel. Sur ce point, le G25 prend donc l'avantage sur le Speedway puisque l'utilisateur peut choisir de piloter avec les palettes ou la boîte de vitesse. Toutefois, pour comparer ce qui est comparable, les palettes du G25 ne sont pas supérieures à celle du Speedway, elles semblent même légèrement moins précises : avec le G25, il arrive parfois qu'une vitesse ne passe pas au rétrogradage alors que j'ai trouvé le Speedway très fiable sur ce point.

 

 

G25  SPEEDWAY

2 ou 3 pédales, c'est déja tout un choix qu'il faut bien faire.

 

 

Intéressons-nous à présent au pédalier. Le G25 dispose de 3 pédales tandis que le Speedway, plutôt karting, ne propose que deux pédales, sans embrayage donc. Gageons qu'un embrayage ne présente un réel intérêt que lorsqu'il est couplé à un shifter, rien d'étonnant donc à son absence. Un projet de pédalier avec embrayage ainsi qu'un shifter seraient à l'étude du côté de chez Speedway… Affaire à suivre. Pour ma part, j'ai toujours trouvé la pédale des gaz du G25 trop proche de celle du frein. De plus, la dureté du freinage demande un certain temps d'adaptation, à plus forte raison lorsqu'on a gardé l'habitude du toucher marécageux offert par le pédalier Momo de Logitech. Toutefois, cette dureté, une fois assimilée et maîtrisée, offre une très grande précision autorisant les « freinages de trappeurs » tant adulés par certains de mes collègues.
Concernant le Speedway, la résistance des ressorts du pédalier va de 7 à 8 kg pour l'accélérateur et de 12 à 13 kg pour le frein. Plus précise que celle du G25, la pédale des gaz pardonne aussi plus facilement les excès d'optimisme. Si la pédale de frein est moins dure que celle du G25, cette dernière offre malgré tout une bonne résistance. J'ai constaté qu'il m'était plus difficile de bloquer les roues au freinage avec le Speedway qu'avec le G25, comme si le Speedway était pourvu d'un ABS ou que la puissance de freinage n'était que partiellement disponible… Contrairement au G25, je ne bloquais pas systématiquement les roues lors de freinages appuyés avec le Speedway. Ce point reste à approfondir, deux mois de test sur Speedway ne pouvant se substituer à une année de pilotage avec le G25… Je donne quand même l'avantage au G25 pour le freinage.
Signalons que les pédales du Speedway sont mobiles sur leur support et épousent donc le mouvement des pieds. Déroutant au début mais appréciable par la suite… Les deux reproches que l'on pourrait formuler concernant pédalier du Speedway sont d'une part, le bruit occasionné (le mien a tendance à couiner), et d'autre part, un réglage d'inclinaison insuffisant. Ainsi, j'ai placé une boîte en fer afin de surélever l'arrière. De cette façon, je peux accélérer et freiner à fond sans devoir trop forcer pour étendre les jambes. Je précise que je pilote en position assise derrière un bureau. Peut-être le problème ne se poserait-il pas en position allongée. Une piste à explorer…

 

Venons en maintenant à la durée de vie, une question cruciale à l'heure de sortir les euros du porte-monnaie. Beaucoup d'appareils semblent aujourd'hui conçu pour s'autodétruire après une période allant de 6 mois à 2 ans, c'est l'ère du jetable… Lorsqu'une pièce vient à casser, c'est tout l'ensemble qu'il faut changer et envoyer au SAV, période durant laquelle l'usager est privé de son bien. Sans être bricoleur, il semble compliqué de conserver son matériel sur du long terme. Je possède actuellement mon G25 depuis moins d'un an. Si tout fonctionne bien jusqu'à présent, nul ne peut dire ce qu'il en sera dans deux ans…
On dénombre actuellement environ 500 exemplaires du Speedway en circulation à travers le monde. Un chiffre tout à fait honorable si l'on tient compte du fait qu'il s'agit d'une petite structure, centrée uniquement sur le simracing, et dont la communication se fait principalement sur du bouche à oreille. Ce score s'explique en grande partie par la qualité des réalisations proposés mais aussi par la durée de vie exceptionnelle de ces dernières. La maintenance, simple et peu coûteuse, permet effectivement de conserver son matériel sur de nombreuses années. Les possesseurs de Speedway de la première heure peuvent le confirmer. Il suffit de remplacer les pièces usées (ressorts ou potentiomètres) pour retrouver le toucher des premiers jours. Un argument de poids qui explique aussi la différence de tarifs entre ces deux modèles… Le G25 est un bon achat à court ou à moyen terme, le Speedway un bon investissement à moyen ou à long terme.


Le seul reproche que l'on pourrait vraiment adresser à Speedway est son délai de livraison. De l'ordre de 3 à 4 mois par le passé, ce dernier est monté jusqu'à 21 mois me concernant… J'en vois qui partent en courant, revenez ! Que tout le monde se rassure, ce retard demeure exceptionnel et s'explique par la phase profonde de réorganisation qu'a connue la société. Soyons clair, il ne s'agit pas d'une usine en Chine produisant des pièces par millions mais de l'atelier d'un petit artisan français, seul, de la conception à la réalisation.
Après une longue phase de développement, le produit donnant enfin satisfaction à son créateur, Speedway a œuvré deux années durant afin d'optimiser ses délais de fabrication : partenariats, nouvelles embauches, sous-traitance, constitution d'un stock… Ces efforts, destinés à satisfaire le plus grand nombre, se sont fait au détriment d'un petit groupe de personnes dont je faisais parti. Pour information, j'ai été en contact avec plusieurs clients en attente et tous se sont déclarés satisfaits après réception de leur commande.
Bonne nouvelle, tout cela appartient désormais au passé. En effet, Speedway affirme être en mesure de livrer ses volants sous quinze jours à partir de décembre 2008 et envisage de ramener ce délais à une semaine à partir de février 2009. Un stock de 30 volants devrait être disponible début décembre. Une annonce sera faite par la société pour signifier le retour à des délais de livraison normaux. Le site :
http://www.speedway-joysticks.com/ .

 

 

Plastique ou métal, 2 philosophies mais 2 belles réalisations, quoi qu'il en soit.

 

 

Pour conclure, on retiendra que le Speedway est un volant sport (pilotage physique), élitiste (fabrication artisanale, prix élevé) mais aussi robuste (grande durée de vie, maintenance simple et économique) et simple d'utilisation (ni driver, ni FFB).
Le G25 joue davantage dans un registre confort (retour de force, volant et pédalier ajustables par l'utilisateur), grand public (prix attractif, grande disponibilité), exhaustif (FFB, shifter et pédalier avec l'embrayage) mais aussi jetable (en cas de problème, direction le S.A.V., aucune maintenance possible).
Sans être au niveau des Ecci, Frex ou Vpp, le Speedway propose donc un excellent rapport qualité/prix pour le simracer souhaitant acquérir un produit de qualité, artisanal et original, pour peu qu'on aime le type de pilotage que propose ce volant. De son côté, le G25 se pose comme le meilleur des volants grand public à un prix désormais très attractif, deux ans après sa sortie officielle.
 

 

Warm Up

 

 

 

 

Merci Warm Up pour cette présentation très objective. Alors, Speedway ou G25, à vous de choisir, en toute connaissance de cause.

 

A noter que cet article initialement publié le 21.09.2008 a permis à Warm Up d'avoir quelques contacts avec la société Speedway. Ces contacts lui ont donné quelques infos supplémentaires qui ont amené un léger remaniement de la fin de cet article (au 3.10.08) en nous donnant ainsi quelques précisions sur un fonctionnement optimisé de la société Speedway. Des délais de livraison "standards" sont en particulier à attendre désormais ce qui permettra à tout un chacun de profiter aisément de ce volant hors norme.     

R4E 

 

 

 



21/09/2008
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